Le 30 avril 2024, le conseil municipal de Saint-Jean-sur-Richelieu a cédé une partie du Boisé des Colibris pour permettre la construction d’une école primaire. Un besoin réel, attendu depuis des années par les familles de l’île Sainte-Thérèse et du secteur nord de Saint-Luc. Un projet qui aurait pu rassembler s’il avait été mené avec respect, transparence et cohérence. À ce moment, sur les 13 membres du conseil, 12 ont voté en faveur dont ceux qui composent la Coalition Éric Latour. Aucun de ces 12 conseillers, en plus de la mairesse, n’a osé lever la main pour dire : « Et si on faisait mieux? ».
Les secteurs Talon et de l’île Sainte-Thérèse connaissent une croissance démographique marquée. Les familles y vivent une dispersion des services scolaires, des trajets en autobus trop longs et une planification déficiente. Une nouvelle école est nécessaire, le besoin a été démontré, mais l’implantation prévue dans le secteur des Colibris soulève des inquiétudes graves quant à la santé, l’environnement et l’achalandage routier dans le secteur d’une école piétonne. Le site est situé à moins de 300 mètres de l’autoroute 35. Selon Santé Canada et l’INSPQ, les personnes à proximité d’axes routiers comme celui-ci sont exposées à des taux accrus de dioxyde d’azote, de particules fines et de composés organiques volatils. Ces polluants augmentent de 10 à 20% les risques d’asthme infantile et de 30% les maladies pulmonaires chroniques.
Le Boisé des Colibris n’est pas un terrain vague. C’est un écosystème vivant, mature, riche en biodiversité, jouant un rôle clé dans la captation du carbone, la gestion des eaux et la régulation thermique. Aucun rapport d’analyse de la qualité de l’air, des sols ou de la faune n’a été présenté avant de voter la cession de cette parcelle de terrain. Des citoyens avaient pourtant soulevé des inquiétudes, rappelant que des courses automobiles s’y étaient tenues et soulignant l’importance d’une étude environnementale. À l’inverse, la conseillère Mélanie Dufresne, lors du vote du 30 avril 2024, a évoqué ces courses sur un ton léger, banalisant ainsi la situation au lieu d’appeler à la prudence. Une attitude en complet décalage avec l’urgence environnementale d’aujourd’hui.
On nous promet une école LEED, aux normes WELL, construite avec les matériaux les plus écologiques. Mais est-ce vraiment écoresponsable de couper une forêt pour ensuite planter ailleurs des arbres qui prendront 25 ans à remplir la même fonction? Est-ce acceptable de prétendre à une politique de l’arbre… en réduisant le couvert forestier à chaque projet d’envergure? La ville s’indigne présentement de la coupe d’arbres en bordure d’une école existante, alors qu’elle a donné carte blanche au Centre de services scolaire des Hautes-Rivières pour construire cette école sur un terrain qui contient plus de 10 000 arbres. Les électeurs ne sont pas dupes. Ils savent reconnaître le verdissement de façade.
En 2020, un sondage Axiome publié dans Le Canada Français révélait que l’aménagement écologique était la priorité numéro un des Johannais. En 2023, un sondage mené par SOS Boisés de la Pinède auprès de 1500 foyers a récolté 575 réponses dans lesquelles 97% des répondants se disaient favorables à la conservation des milieux naturels. En 2024, une pétition de 1700 signataires a été déposée à la ville pour réclamer une consultation publique. Malgré tout, la Ville a avancé. Sourde.
Mais il n’est pas trop tard!
Le gouvernement du Québec a imposé une pause temporaire sur le projet de développement de cette école. C’est une fenêtre d’opportunité. Le moment parfait pour faire ce que le conseil n’a pas eu le courage d’entreprendre : consulter réellement, explorer les alternatives, respecter le vivant et bâtir avec l’avenir en tête.
Parce qu’au fond, qu’enseignons-nous à nos enfants?
Depuis toujours, on compte sur les générations futures pour réparer nos erreurs. Il est temps de se prendre en main afin de leur léguer autre chose que des excuses. Ce que nous décidons aujourd’hui formera le quotidien de demain. Une école peut être un symbole de savoir, de progrès, de respect. Encore faut-il qu’elle le soit dès sa fondation.
Équipe Maryline Charbonneau – Démocratie Saint-Jean appelle la Ville à refaire ses devoirs sur ce projet qui pourrait être un véritable catalyseur, un projet rassembleur pour notre communauté. Nous demandons la tenue d’une concertation sincère avec le CSSDHR, les citoyens et les experts. Il existe d’autres terrains qui minimisent les enjeux environnementaux et de sécurité quant à la mobilité routière et piétonne du quartier environnant. Il existe d’autres façons. Il existe, surtout, un devoir : celui d’être à la hauteur des attentes citoyennes, de la réalité terrain, de la science et de nos enfants.
Luko Boisvert et Maryline
Charbonneau, respectivement candidat district 12
Île Sainte-Thérèse/Talon/
Colibris/Quatre-vents et candidate à la mairie de l’Équipe
Maryline Charbonneau
– Démocratie Saint-Jean